Chroniques

Si le cœur vous en dit

Dans cette rubrique, vous y trouverez mes coups de cœur littéraires, à déguster sans modération, si le cœur vous en dit…


Le temps arrêté - Richard Apté
Le temps arrêté – Richard Apté

Le temps arrêté, de Richard Apté – Éditions Baker Street

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À tous ceux qui pensent que La Recherche n’est qu’une fresque historique.
À tous ceux qui pensent que La Recherche n’est qu’une déambulation de snobinards oisifs,
je ne peux que leur recommander de se plonger dans Le Temps arrêté de Richard Apté que j’ai lu avec gourmandise, une gourmandise que l’on apprécie lorsqu’on y trouve la saveur que l’on n’espérait pas voir partagée par d’autres convives.

Dans ce livre, j’y ai découvert des correspondances avec la Peau de chagrin balzacienne, avec le Portrait de Dorian Gray wildien ou même avec les Mille et Une Nuits ; j’y ai aussi retrouvé le plaisir que j’avais eu en lisant Une Lecture de Roland Cailleux ; saurez-vous les ressentir aussi ?

Le sujet ? « La vie c’est la littérature » écrit Proust et ici la littérature c’est la vie !
À tous ceux qui se posent ces questions essentielles : qu’est-ce que la vie, la mort, l’éternité ? Ce livre est pour vous.

Enfin un livre qui fait du bien et qui vaut une dose de médicaments contre toutes les angoisses !

Alors, n’hésitez pas à vous administrer ce remède… si le cœur vous en dit !

C.W. 17/10/2019


Plaisirs d'amour, Jours d'amitié : De Marcel Proust et Reynaldo Hahn - Lorenza Foschini
Plaisirs d’amour, Jours d’amitié : De Marcel Proust et Reynaldo Hahn – Lorenza Foschini

Plaisirs d’amour, Jours d’amitié : De Marcel Proust et Reynaldo Hahn, de Lorenza Foschini – Édition des Busclats

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« Le 14 novembre 1895, lors d’un repas offert par l’écrivain [Alphonse Daudet] , auquel assistent également Hahn, Edmond Goncourt, le poète François Coppée, l’écrivain Charles-Louis Philippe et le médecin Henri Vaquez …….. ».

Ainsi, deux écrivains l’un, Marcel Proust passé de l’ombre à la lumière, l’autre, Charles-Louis Philippe, passé injustement de la lumière à l’ombre se sont rencontrés. Peut-être serez-vous surpris de voir liés ces deux écrivains mais si vous connaissez l’admiration que je leur porte, vous me comprendrez (cf. Cheminements ProustiensChapitre Berry-Bourbonnais).

Voici donc un des secrets que j’ai découvert en lisant, haletant, ces Plaisirs d’amour, Jours d’amitié de Lorenza Foschini. L’auteure nous prend par la main et adresse après adresse met nos pas dans ceux de Marcel et Reynaldo à travers les soubresauts de leur passion-amitié devenue amitié-passion.

Ce plaisir de lecture était-il dû à mon récent séjour à Beg-Meil ? Je ne sais mais il est néanmoins si aisé d’imaginer le bonheur de nos deux « héros » dans ces paysages enchanteurs …

En nous faisant vivre presque jour par jour cette relation unique, Lorenza Foschini nous fait passer par toute une gamme d’émotions.

Cependant, pour que le plaisir du lecteur soit complet, je m’empresse de recommander d’écouter la chaude voix de Reynaldo parvenue jusqu’à nous grâce aux miracles de la technique !

Alors, n’hésitez pas à vous plonger dans ce beau « journal de voyage », si le cœur vous en dit !

C.W. 22/10/2019


Les voix narratives dans la Recherche du temps perdu - Marcel Nicolas Muller
Les voix narratives dans la Recherche du temps perdu – Marcel Nicolas Muller

Les voix narratives dans la Recherche du temps perdu, de Marcel Nicolas Muller – Éditions Droz

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Peu friand d’études et d’analyses « savantes » du roman proustien, ce n’est cependant pas sans intérêt que je me suis immergé dans ces Voix narratives dans La Recherche du Temps perdu, réédition d’un ouvrage paru en 1965.

Dégager toutes les facettes du « Je » proustien, tel est le but de cette étude.

Parfois ardu, parfois lumineux, j’y ai trouvé de belles remarques : « Proust est le Vermeer du monologue intérieur » (page 78) puis (page 155) « …l’ambition de Proust d’écrire un roman à tendances mystiques … ».

En résumé, ce livre mérite l’effort qu’il demande … si le cœur vous en dit !

C.W. 26/10/2019


Annie de Berck et Marie - Montreuil, de François Aman-Jean
Annie de Berck et Marie de Montreuil – François Aman-Jean

Annie de Berck et Marie de Montreuil, de François Aman-Jean – Éditions Buchet-Chastel

2019 a vu s’ouvrir l’exposition Les Derniers Impressionnistes, le temps de l’intimité dans différents musées de France (Évian, Quimper, etc.). Féru de peinture et particulièrement de la peinture de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, je n’aurais manqué cette exposition pour rien au monde.

Parmi les peintres exposés, Henri Le Sidaner m’intéressait pour être un artiste présent à trois reprises dans À la recherche du temps perdu.

Autour de ce peintre intimiste gravitaient de nombreux artistes parmi lesquels Armand Edmond Aman-Jean (1858-1936) connu sous le nom de Edmond Aman-Jean.

À la lecture du catalogue exhaustif de l’exposition complété par une bibliographie, je fus attiré par la mention d’un ouvrage écrit en 1963 par François Aman-Jean, fils du peintre, écrivain bien qu’il exerçât la profession de chirurgien.

François Aman-Jean publia, outre des ouvrages liés à sa profession, quelques livres de souvenirs. L’un deux attira particulièrement mon attention : Annie de Berck et Marie de Montreuil, paru chez Buchet-Chastel en 1963. La région de Berck et de Montreuil étant le berceau de ma famille maternelle, je m’empressai de me procurer un exemplaire du livre et à sa lecture je fus arrêté par un détail : l’auteur fait allusion à sa parenté avec le sculpteur Jean Dampt (1854-1945).

Intrigué par ce sculpteur dont j’avais déjà rencontré le nom lors de lectures de livres d’art, je découvris qu’il était né à Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or). Ce nom éveilla immédiatement mon intérêt puisque les Laumes est le titre des héritiers de la famille Guermantes; ainsi voit-on apparaître dans À la Recherche du Temps Perdu le prince et la princesse des Laumes avant qu’ils ne deviennent duc et duchesse de Guermantes.

Proust connaissait-il le peintre Aman-Jean et le sculpteur Jean Dampt ? Aurait-il puisé le nom des Laumes chez eux ? Je l’ignore mais cela est suffisamment intrigant pour pousser un Proustien à des recherches plus approfondies …

C.W. 23/02/2020


Proust écrivain de la musique : l'allégresse du compositeur - Cécile Leblanc
Proust écrivain de la musique : l’allégresse du compositeur – Cécile Leblanc

Proust écrivain de la musique : l’allégresse du compositeur, de Cécile Leblanc – Editions Brépols

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C’est seulement 3 ans après sa parution que j’ai pu lire ce Proust écrivain de la musique de Cécile Leblanc dont le sous-titre L’allégresse du compositeur résonne comme le meilleur qualificatif (compositeur de musique et compositeur de mots) de Marcel Proust.

Une mine. Une somme. Ainsi m’apparaît ce livre passionnant.

Après avoir déjà été emballé par le lumineux Proust et le violon intérieur d’Anne Penesco ( Éd. Du Cerf – 2011) c’est à un nouveau voyage à travers la musique ou plutôt les musiques de Proust que nous invite Cécile Blanc.

« Pas un bouton de guêtre ne manque à cet ouvrage », dirait-on à Doncières !

Jamais le rôle d’alchimiste de Marcel Proust n’avait été si bien mis en valeur. Tous les ingrédients qui concourent à éclaircir ce rôle d’alchimiste y sont et nous assistons, un peu médusés, à la lente transmutation du plomb en or dans l’athanor proustien.

Cerise sur le gâteau ? Cécile Leblanc nous offre en annexe l’article Impressions sur Franck que le critique Camille Mauclair publia dans Le Courrier musical en 1904 ; l’âme de César Franck y apparaît dans toute sa beauté.

Proustien ? Mélomane ? Vous n’avez pas encore lu Proust écrivain de la musique ? Réparez sans attendre cet oubli … si le cœur vous en dit !

C.W. 17/01/2021


Ruskin, Proust et la Normandie : aux sources de la Recherche – Cynthia Gamble

Ruskin, Proust et la Normandie : aux sources de la Recherche, de Cynthia Gamble et Matthieu Pinette – Classiques Garnier

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Chère Cynthia

Je viens de tourner la 436e page de votre Ruskin, Proust et la Normandie et c’est comme la vie, plus on l’apprécie et plus on se rapproche malheureusement de la fin ! ….
Bon, j’arrête de philosopher pour vous dire que j’ai dévoré ou plutôt j’ai siroté ce pèlerinage ruskinien avec la certitude grandissante que Ruskin est vraiment un magicien qui a ce pouvoir de vous donner l’irrépressible envie de partir sur ses traces pour y revoir ses chers monuments … s’ils existent encore !
Vous nous faites partager ses admirations au rythme des diligences sur lesquelles nous nous faisons une petite place à côté du cocher !
Vous n’avez pas manqué d’émailler votre livre de nombreuses reproductions des dessins de Ruskin et celui de la façade occidentale de la cathédrale de Rouen est vraiment époustouflant ! Quel génie et même si j’habite dans la ville natale de Daguerre dont l’invention a aussi séduit notre voyageur, je crois bien que je préfère le talent pictural de Ruskin à celui de Daguerre (ce Daguerre qui a eu le culot de naître un 18 novembre (!!) et de mourir un ….. 10 juillet (!!!).
Quant à Turner, nous allons pouvoir communier avec lui à l’exposition prochaine de Martigny !

Chère Selma euh pardon chère Cynthia, merci de nous avoir emmené dans ce « merveilleux voyage de Nils Ruskinsson à travers la Normandie » !

C.W. 02/2023

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